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Manque de fer : causes et symptômes

Manque de fer : causes et symptômes

Le fer est l'oligo-élément le plus abondant dans notre corps que nous ne savons pas fabriquer. Il doit donc toujours être apporté par notre alimentation. Mais parfois, à cause de perte plus importante ou d’apport insuffisant, le manque de fer peut apparaître et provoquer des symptômes handicapants : essoufflement, pâleur, fatigue persistante, …. On peut comparer un organisme en manque de fer à un téléphone en mode économie d’énergie. Il continue de fonctionner mais au ralenti, en mettant des activités en sourdine. C’est une des carences nutritionnelles les plus fréquentes et très sous-estimée.

Voici nos conseils pour identifier une potentielle carence en fer, ses causes les plus probables et la marche à suivre pour pallier ce désagrément.

Pourquoi le fer est essentiel ?

Transport de l’oxygène

Le rôle le plus connu du fer réside dans le transport de l’oxygène depuis nos poumons jusqu’à nos cellules via l’hémoglobine. Cette protéine fabriquée avec du fer va lier l’oxygène pour l’acheminer dans les mitochondries, qui sont les usines énergétiques cellulaires.

Carence en fer = moins d’oxygène = essoufflement

Fabrication d’énergie

Dans les mitochondries, l’oxygène apporté va en majeure partie servir à fabriquer de l’ATP, molécule d’énergie du corps humain, en présence d’enzymes qui contiennent du fer.

Outre son rôle de transporteur d’oxygène, le fer participe à la production d’énergie. Moins de fer = moins d’énergie produite = sensation de batterie à plat

Immunité

Le fer joue un rôle dans la prolifération de nos cellules immunitaires et une carence en fer est associée à un risque accru d’infections.

A l’inverse, l’excès de fer est également délétère pour l’immunité car le fer peut « aider » les pathogènes en les rendant plus virulents.

C’est l’hepcidine, protéine fabriquée par le foie, qui va réguler nos taux de fer en inhibant ou favorisant son absorption intestinale.

Concentration-humeur

Le fer joue un rôle dans la myélinisation des nerfs, c’est-à-dire la protection des nerfs et de leur gaine, la myéline. En cas de manque de fer, la conduction nerveuse se fait moins bien et les informations circulent moins vite.

Moins de fer = difficultés à se concentrer

 Le fer participe aussi à la fabrication de certains neurotransmetteurs, comme la dopamine liée à la motivation, à l’entrain et la sérotonine, liée à la sérénité. C’est un cofacteur important de leur synthèse.

Carence en fer = irritabilité, manque de motivation, …

Thermorégulation

En régulant l’oxygénation, via l’hémoglobine, le fer joue sur le thermostat interne de l’organisme. Il participe à la thermorégulation et un manque de fer est souvent associé à une frilosité, la sensation d’avoir toujours froid.

Manque de fer : quelles causes

Pertes abondantes

En cas d’hémorragies, de pertes de sang importantes, le fer vient à manquer puisqu’il se cache majoritairement dans l’hémoglobine contenue dans les globules rouges.

On peut aussi évoquer les femmes qui ont des règles très abondantes et qui peuvent manquer de fer à ce moment du cycle, et cumuler les carences au fil du temps jusqu’à l’anémie ferriprive.

Alimentation

Certaines habitudes alimentaires peuvent conduire au manque de fer. Celui-ci est présent dans les viandes rouges surtout, le boudin ou les abats sous sa forme héminique, lié à l’hème et est bien mieux assimilé (25% de biodisponibilité). Il est aussi présent dans certaines légumineuses comme les lentilles ou les pois chiches, dans le thym déshydraté, dans les algues à l’instar de la spiruline ou de la laitue de mer mais sous forme non-héminique, moins bien reconnue et assimilée (5 à 10% de biodisponibilité).

Certains régimes sont donc plus pourvoyeurs de carences en fer comme le végétarisme ou le végétalisme, sans apport de fer héminique. Les apports devront être compensés dans ces cas-là par des algues ou des légumineuses.

Enfin, la molécule de théine, qui est aussi la caféine, contenue dans le thé et le café a la faculté de piéger le fer. On parle de chélation du fer, qui empêche son assimilation et peut engendrer des carences en fer en cas de consommation exagérée de thé et café.

Traitement médicamenteux

Certains médicaments gênent l’absorption du fer, c’est le cas des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) prescrits dans les problèmes de reflux gastro-œsophagien qui au long cours peuvent engendrer une carence en fer.

Mauvaise absorption digestive

Les personnes qui souffrent de problèmes de porosité intestinale peuvent moins bien assimiler leur fer à cause d’une paroi intestinale poreuse et moins efficace pour assimiler les nutriments. Les personnes qui ont des problèmes sur le système digestif sont plus susceptibles de souffrir de carence martiale (chirurgies bariatriques : sleeve, bypass, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : rectocolite hémorragique, Crohn,…,

Périodes de vie délicates

Certaines périodes de la vie sont plus sujettes aux carences en fer. C’est le cas dans :

  • Croissance : les enfants et adolescents aux poussées de croissance importante sont susceptibles de manquer de fer, notamment les filles pubères aux règles abondantes
  • Grossesse et allaitement
  • Personnes âgées qui consomment moins de viande
  • Sport intense : le sport aurait des effets sur l’hepcidine qui serait augmenté chez les sportifs à haut niveau, diminuant leur capacité à absorber le fer.

 

Identifier le manque de fer : Symptômes

Identifier le manque de fer : Symptômes

On peut évoquer une carence en fer devant un faisceau de symptômes :

  • Pâleur
  • Fatigue intense
  • Frilosité exacerbée
  • Essoufflement
  • Chute inhabituelle de cheveux, ongles fragilisés

Bons réflexes en cas de manque de fer

Prise de sang

Consulter son médecin qui demandera un dosage du fer et de la ferritine (qui est la réserve de fer) facilement dosables par prise de sang.

La carence de fer est facile à diagnostiquer.

Revoir son alimentation

En cas d’apports insuffisants, il faudra veiller à augmenter sa consommation de fer héminique (viande, abats, boudin noir, …) si c’est possible et non-héminique le cas échéant. Les algues comme la spiruline sont intéressantes en cas de carence en fer.

Les cures de fer sous forme de compléments alimentaires sont aussi efficaces, en veillant à choisir un fer bien assimilable (fer micronisé, microencapsulé, fer liposomal, …) car l’absorption et la tolérance sont souvent bien meilleures que les médicaments prescrits à base de sulfate ferreux.

Optimiser l’absorption

Pour bien assimiler le fer, on veillera :

  • A réparer un intestin poreux
  • A apporter les cofacteurs d’assimilation du fer
  • A booster l’assimilation grâce au plasma d’eau de mer isotonique
  • A choisir une forme bien assimilée

Estel BARRELLON

Docteure en pharmacie et naturopathe

Blog : Cuisiner pour se soigner